Le secret des Hydrangea macrophylla

Il s’agit du genre d’hydrangea le plus connu. C’est celui que le grand public appelle « Hortensia ».

Les inflorescences peuvent prendre des formes très diverses : en boules, plates, simples, doubles, étoilées et de couleurs très variées : roses, rouges, bleues, blanches, mauves, violets, fuschias, etc.

Les hydrangea macrophylla fleurissent sur le bois de l’année précédente et ils sont d’origine côtière.  

A la côte ou dans nos jardins urbains, quand l’hiver a rendu ses derniers frimas, qu’il ne gèle plus, les boutons floraux de nos hortensias peuvent alors se développer rapidement et s’épanouir selon les régions entre la mi-juin et le début du mois de juillet.

Dans ce type de situation, les hydrangea macrophylla peuvent être introduits n’importe où, même au soleil.

Il faut malgré tout savoir que les hydrangea macrophylla n’aiment pas les températures supérieures à 28°C. Autant donc les abriter systématiquement du soleil de l’après-midi au sud de la Loire.

Nos observations sur de nombreuses années nous ont permis de nous rendre compte qu’au soleil, les tons pâles (macrophylla et serrata uniquement) brûlent après une quinzaine de jours. Les tons foncés, eux, passent plus vite au soleil mais ne brûlent pas, pour autant bien sûr qu’ils soient arrosés durant les périodes sèches.

En climat plus continental, ou en situations moins abritées que dans nos jardins de villes, les gelées printanières d’avril sont nettement plus fréquentes. Dans les endroits dégagés, les bourgeons floraux peuvent se faire brûler par ces dernières gelées. L’idéal est alors de placer nos hydrangea macrophylla dans une atmosphère plus confinée, hors du rayonnement maximum du sol, à l’abri des températures qui en avril, ne sont négatives qu’aux dernières heures de la nuit. Nous placerons donc, idéalement, les hydrangea macrophylla contre un mur (sauf un mur sud, trop chaud !), sous un arbre type conifère, dans un sous bois clair, sur un talus nord, contre une haie, etc.

La toute première chose à dire avant d’aller plus loin, c’est que les hydrangea ne sont pas des plantes de terre de bruyère ! Cette fausse information véhiculée à travers les années par quelques revues de jardin ainsi que par bon nombre de revendeurs de végétaux mal informés, part en fait d’un quiproquo.

On pense que toutes les sortes d’hydrangea sont calcifuges or il n’y en a que deux sortes et on se dit : « Si les hydrangeas n’aiment pas le calcaire, ils aiment l’acidité ». Qu’est ce qui est acide ? La terre de bruyère donc, mettons de la terre de bruyère pour les hortensias.

Le quiproquo vient directement de cette mauvaise interprétation. Ce qui en découle est totalement farfelu car effectivement la terre de bruyère n’est pas calcaire, mais elle est très pauvre, et ne retient pas bien l’eau. Et que demande nos fameux hydrangea macrophylla ? Un sol riche qui garde bien l’eau !

Calcifuge signifie juste qu’ils ne pousseront jamais spontanément dans un sol à tendance calcaire (PH 7 et +). En fait, le calcaire a comme action sur ces deux sortes d’hydrangea de bloquer l’assimilation du fer. Il en résulte alors souvent l’apparition d’une plante malingre, chlorosée à souhait.

La réalité est que nos hydrangea macrophylla ne sont pas trop regardant aux types de sol, un bon sol de jardin non calcaire, riche et humifère suffit amplement.

S’il est excessivement lourd, il est bon d’ajouter du sable grossier et 30% de compost dans un trou 80 x 80 cm afin d’acquérir sur une belle surface, un sol bien travaillé.
Si, à contrario, le sol est très léger (sablonneux), il est recommandé de planter avec 50% de compost sur un trou 80 x 80 cm. Le compost va augmenter la richesse ainsi que rétention en eau du sol.
Dans les sols légers, ne surtout pas ajouter de tourbe, la tourbe augmente la rétention en eau, certes. Mais la tourbe est très pauvre et nos hortensias macrophylla aiment les terrains riches, ne l’oublions pas.

Dans les régions à sol réputé calcaire, si l’on désire introduire des hydrangea macrophylla, la première chose à bien étudier est de savoir si le sol est bien avec un Ph proche ou supérieur à 7. En effet, nous ne comptons plus les personnes certaines d’avoir chez elles un sol calcaire qui me justifient leur certitude en soulignant le fait que l’eau de distribution de leur village contient visiblement du calcaire. Cela n’a bien évidement rien à voir donc, après s’être assuré de la tendance calcaire de son sol (souvent les régions à vignes), on creuse un trou 100 x 70 cm.
Pour neutraliser l’effet néfaste du calcaire ,on y mélange alors 1/3 de terre de bruyère avec 1/3 de compost pour ré-enrichir le sol (la terre de bruyère étant très pauvre) et 1/3 de terre de jardin. Dans ce type de sol, on veillera également chaque automne à maintenir une certaine acidité locale au pied de nos plantes en épandant des aiguilles de sapins dont la décomposition est acide.
Une fois les plantes convenablement plantées, il est vivement recommandé de suivre avec l’arrosage.

La première saison suivant la plantation, il faut que les racines puissent s’implanter correctement dans le sol. 10 L d’eau/semaine, en une fois, sur un sol griffé au pied des plantes est pour moi une bonne base de départ pour une première année réussie.

Vidéo sur la taille des hortensias macrophylla :